Nous passons beaucoup de temps à regarder des écrans d’ordinateurs, de Smartphones, de consoles de jeux et de télévision. Notre dépendance aux appareils numériques pour le travail, l’éducation et les interactions sociales ne cesse de croître, et les risques pour la santé de nos yeux sont de plus en plus nombreux. Ce nouveau mode de vie sollicite un effort permanent de nos yeux en vision de près, et cause de nombreux problèmes liés à nos yeux et à notre vision. C’est ce que les spécialistes appellent : Computer vision syndrome CVS qu’on peut traduire par : la fatigue visuelle numérique. Des études récentes dressent un tableau sombre de la situation. Jusqu’à 50 % des utilisateurs d’écrans numériques peuvent développer le CVS.
Quels sont les symptômes du CVS ?
L’utilisation des écrans numériques nécessite un travail à une distance entre 33 cm et 90 cm selon la nature des appareils. Pour accomplir cette tâche, les muscles de nos yeux doivent se contracter pour permettre, l’accommodation (la mise au point) pour avoir une vision nette, et la convergence (la capacité de déplacer nos yeux vers l’intérieur, ce qui nous permet de voir une seule image). Avec l’utilisation prolongée de l’écran, les muscles de nos yeux peuvent se fatiguer et avoir des spasmes, ce qui affecte notre capacité de focalisation. Cette fatigue oculaire peut entraîner des symptômes du CVS tels que des maux de tête, une vision floue et une vision double.
D’un autre côté, ce travail rapproché nous amène à fixer le regard et entraine une diminution de la fréquence de clignement des yeux. Dans des conditions naturelles nos yeux clignent 17 fois par minute pour permettre leur hydratation en continu. Lors de l’utilisation des écrans numériques la fréquence de clignement est de 5 fois par minute. Cette baisse de taux de clignements provoque d’autres symptômes liés à l’assèchement de nos yeux : irritation de la surface oculaire, yeux rouges, larmoiement, sècheresse oculaire.
L’impact des défauts visuels non corrigés
Si l’utilisation des écrans numériques n’est pas directement à l’origine d’une mauvaise vue, elle peut révéler des défauts visuels cachés. Le fait d’avoir des défauts visuels non corrigés tels que la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme ou la presbytie rend ce travail en vision de près plus compliqué. Par ailleurs, la vision binoculaire qui désigne la capacité des deux yeux à travailler ensemble est un autre facteur déterminant pour permettre une utilisation confortable des écrans. C’est pour ces raisons que l’examen ophtalmologique régulier pour corriger ces défauts est primordial.
Comment éviter cette fatigue visuelle?
1. Adoptez la règle du 20-20-20 : Toutes les 20 minutes, regardez un objet à 20 pieds (6 mètres) pendant 20 secondes. Cela permet de détendre les muscles oculaires et de réduire la fatigue. Cette méthode a prouvé son efficacité, nous vous recommandons de l’intégrer à votre mode de vie.

2. Ajustez l’éclairage: Réduisez la luminosité de l’écran pour qu’elle corresponde à l’éclairage ambiant. Évitez les reflets en orientant l’écran perpendiculairement aux fenêtres. Et privilégiez un éclairage doux et indirect plutôt que des lumières vives ou des néons.
3. Optimisez les paramètres de l’écran : Augmentez la taille des caractères et ajustez le contraste. Pour les Couleurs, utilisez des tons plus chauds et activez le mode « nuit » en cas de faible éclairage. Et enfin optez pour un écran avec au moins 60 Hz afin d’éviter le scintillement.
4. Clignez des yeux régulièrement : Clignez volontairement ou demandez à votre ophtalmologiste de vous prescrire des larmes artificielles si nécessaire. Petite astuce, rapprocher votre Smartphone de votre torse obligera vos yeux à cligner plus souvent. Evitez de vous placer dans l’axe du courant d’air issu des climatiseurs pour ne pas accentuer l’assèchement de vos yeux.
5. Portez des lunettes adaptées : Malgré le débat autour des verres anti-lumière bleue, plus de 90% des porteurs sont satisfaits de ce traitement qui filtre une partie nocive de la lumière nocive des écrans. Pour les enfants nous conseillons de les équiper avec ce type de verres uniquement s’ils disposent de leur propre Smartphone. Si vous portez déjà des lunettes, vérifiez avec un ophtalmologiste qu’elles sont adaptées à la distance des écrans. Si vous avez une mauvaise vue, allez consulter votre ophtalmologiste. Même les petites corrections peuvent améliorer le confort visuel de façon significative.
6. Améliorez votre posture et votre environnement : La distance de travail doit être adaptée au type d’écran utilisé. Pour les ordinateurs de bureaux, le bord supérieur de l’écran doit être à la même hauteur de vos yeux. Cela va vous permettre de cligner plus souvent et optimisera l’utilisation de vos verres progressifs si vous en portez. Utilisez un siège ergonomique et confortable : Dos droit, épaules relâchées, pieds à plat.
7. Limitez le temps d’écran : Penser à utiliser des applications de rappel (ex Time Out sur macOS, Eye Care 20 20 20 sur Windows). Évitez les écrans 1 à 2 heures avant de dormir. Il est scientifiquement prouvé que la lumière bleue perturbe le rythme circadien et par conséquent votre sommeil.
8. Consultez régulièrement votre ophtalmologiste : Si les symptômes persistent (maux de tête, vision floue, yeux rouges), un ophtalmologiste peut vérifier : Un trouble de la réfraction (myopie, astigmatisme, presbytie), ou un début de sécheresse oculaire chronique.
Dans la plupart des cas, la fatigue visuelle relative au travail prolongé sur les écrans numériques peut être évitée si vous adaptez le bon comportement. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations.
